Le diagnostic plomb

 

Accessibilité au « plomb »

La loi du 29 juillet 1998 oblige les vendeurs d’un bien immobilier à établir un état des risques d’accessibilité au plomb. Ce certificat doit être annexé à la promesse unilatérale de vente d’un immeuble d’habitation construit avant 1948 et situé dans une zone à risque d’exposition au plomb délimitée par la préfecture.

Cet état doit avoir été établi depuis moins d’un an à la date de promesse de vente ou d’achat ou du contrat susvisé. A défaut, le vendeur ne pourra pas s’exonérer de la garantie des vices cachés et pourrait s’exposer à des sanctions pénales.

Le plomb : Ce qu’il faut savoir

Le plomb est un métal très présent dans notre environnement quotidien.

Dans l’habitat, jusque dans les années 1950, il entrait dans la composition de certaines peintures (céruse). Ces revêtements, souvent recouverts par d’autres depuis, peuvent se dégrader avec le temps, l’humidité (fuites, condensation du fait d’une mauvaise isolation et de défauts de ventilation) ou lors de travaux (ponçage par exemple) : les écailles et les poussières ainsi libérées sont alors sources d’intoxication.

Le plomb laminé est encore employé pour assurer l’étanchéité des balcons ou des rebords de fenêtres.

Le plomb a été autrefois utilisé pour la fabrication de canalisations des réseaux intérieurs et de branchements publics d’eau potable, ce qui explique qu’on peut le détecter parfois dans l’eau du robinet.

Le plomb a servi aussi d’anti-détonant dans l’essence jusqu’à la fin des années 1980. Les teneurs en plomb dans l’essence ont été progressivement réduites depuis.

Dans les activités de loisirs, il est utilisé dans les plombs de chasse et de pêche, les soldats de plomb… On le retrouve également à l’état de traces dans certains métaux (laiton, acier galvanisé…) ou dans certains pigments d’émaux utilisés parfois dans des articles ménagers (vaisselle …), dans certains cosmétiques artisanaux (khôl) et dans les cigarettes.

Certains aliments sont plus chargés en plomb que d’autres : c’est le cas des rognons, des produits de la mer, des légumes feuilles..

Enfin, certains sites industriels (exemple : fonderies, installations de recyclage de batteries …) émettent du plomb dans l’atmosphère.

Aujourd’hui, les anciennes peintures à la céruse qui subsistent dans les logements anciens, quand elles se dégradent, constituent, avec certains sites industriels, les sources principales d’exposition au plomb.

La toxicité du plomb

Les enfants, particulièrement ceux âgés de moins de 6 ans, constituent la population la plus exposée au risque d’intoxication par le plomb.

A cela, plusieurs raisons :

* pendant les premières années de sa vie, l’enfant porte spontanément les mains et les objets à la bouche. Dans certaines conditions, ce comportement peut aller jusqu’à l’ingestion de particules non alimentaires telles que des écailles de peintures. Ces dernières peuvent être très riches en plomb, en particulier dans l’habitat ancien ;

* près de 50 % du plomb ingéré passe dans le sang (10 % uniquement chez l’adulte) ;

* pour une même imprégnation, les effets toxiques du plomb sont plus importants et plus sévères que chez l’adulte, en raison du processus de développement cérébral ;

* le plomb passe la barrière transplacentaire et l’intoxication peut commencer dès la vie intra-utérine.

Chez l’enfant, l’absorption de plomb peut entraîner des troubles à l’acquisition de certaines fonctions cérébrales supérieures, et au-delà un ralentissement de la croissance. Sur le plan somatique, il peut être constaté des anémies et des troubles neurologiques sévères en cas de fortes intoxications.

Chez l’adulte, le plomb peut être responsable de douleurs abdominales, de troubles neurologiques, d’anémie et peut être à l’origine d’une hypertension artérielle.

Au moment de la grossesse, le plomb éventuellement stocké dans les os de la mère antérieurement exposée est relargué dans le sang et contamine le foetus, puis se retrouve dans le lait maternel et peut contaminer le nourrisson pendant la période d’allaitement.

L’ingestion de plomb via l’eau du robinet conduit aujourd’hui rarement à des cas de saturnisme mais contribue en revanche à l’imprégnation de l’organisme. La mise en oeuvre de pratiques simples de consommation permet d’ailleurs de réduire la teneur en plomb dans l’eau du robinet.

Dans les années 1980, plusieurs centaines de cas de saturnisme d’origine hydrique dus à la présence conjointe de canalisations en plomb et d’une eau agressive étaient encore recensés (Vosges, …). Un traitement adapté des eaux agressives mis en oeuvre depuis lors a permis de diminuer fortement ce risque.

Aujourd’hui, les cas de saturnisme déclarés chaque année aux DDASS (492 nouveaux cas en 2002) sont pour la très grande majorité d’entre eux liés aux anciennes peintures dégradées contenant du plomb et pour d’autres à la proximité de sites industriels.

Source ministère de la santé et des solidarités
Dossier : Les sources d’exposition au plomb

Source : Diagnostic-expertise.com